Pourquoi « Le 42 Mars » ?

Ça a commencé comme ça. Le 31 mars, c’était le bordel : on était venus à République pour voir, on avait aimé Merci Patron parce que ça tranchait par rapport aux tracts qu’on recevait dans les manifs : c’était concret et drôle. Une première dans le monde – encore mal connu, je l’admets – des luttes politiques et sociales.

Malgré le bordel ambiant, les signes de main à la « ainsi font, font, font… » et les gens qui répétaient toutes les trois phrases « concrétude, concrétude… il faut de la concrétude… », on a senti que quelque chose commençait, on est revenus les jours suivants et on a appris avec bonheur que le 32 mars, 33, 34, d’un calendrier réinventé nous plongeaient dans une autre temporalité, à la Lewis Carroll.

Ce qu’il manquait dans le mouvement, c’était de la créativité : pas de politique sans artiste, même Sarkozy avait Doc Gynéco et Enrico Macias. Je repensais aux Situationnistes qui avaient créé La dialectique peut-elle casser des briques ? et détourné les publicités d’époque, qui étaient autrement moins invasives. Eux aussi savaient se marrer. Et pourquoi pas nous ?

Spontanément, alors que je n’avais pas dessiné depuis des mois, j’ai repris mes crayons. J’avais envie de capter quelque chose des AG. C’était graphique. Et puis, avec иван, on a eu envie d’aller plus loin : faire un fanzine. C’était avant DessinDebout. D’ailleurs, ce coup d’essai est ouvert aux coups (de crayon) de tous les maîtres, motivés pour le numéro 2. Plus on est debout, plus on rit.

Bref, on a décidé de créer « Le 42 Mars ». Pourquoi le 42 ? Nous autres, cabalistes du complot judéo-maçonnique, nous aimons les nombres. C’est le secret suprême. 6 x 7 ? Ce serait trop simple. 2 x 3 x 7 : nombre sphénique. Vous n’y êtes toujours pas… 42, c’est 32 + 10 : NuitDebout entouré de CRS qui renversent nos soupes dans le caniveau et nous empêchent de tenir l’AG. Un nouveau rapport de force qui se crée quand les masques « de gauche » tombent et les cicatrices sécuritaires apparaissent sur le joli minois de Marianne. 42 comme un long marathon que nous devons courir vers un autre monde. 42, c’est la « Grande réponse sur la vie, l’univers et le reste ». Mais c’était quoi la question, déjà ?

Фраб
Étrangement le roi fut plus surpris d’apercevoir ainsi son corps entravé, que par le choc, puis il rebondit, roula, roula tout en se demandant si c’était lui ou bien le monde qui venait de perdre la tête… Comme dirait l’autre «Ne prenez pas la vie trop au sérieux, de toute façon, vous n’en sortirez pas vivant.» Bonne lecture et lâchez rien, on va décoller !

иван

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